Management : 3 minutes pour comprendre le syndrome du scarabée
La société est régie par de nombreux biais cognitifs, ces déviations psychologiques de la pensée dite « rationnelle ». Le cerveau humain modifie les émotions, les perceptions, les jugements, les souvenirs d’antan, les prises de décisions selon ce qu’il « croit être ». Après l’effet Dunning-Kruger, il est désormais temps de découvrir le syndrome du scarabée ou « homophilie ». De quoi s’agit-il ? Comment se syndrome se manifeste-t-il en entreprise ? Explications, en trois minutes seulement.
Le syndrome du scarabée, l’origine
Pour comprendre le syndrome du scarabée, il faut remonter jusqu’aux années 50, aux Etats-Unis et plus précisément au sein de l’université de Chicago.
Thomas Park est un zoologiste très réputé à cette époque. Il dirige une équipe de chercheurs réalisant des études sur les animaux. Au gré de leurs recherches, ils émettent deux hypothèses qu’ils souhaitent vérifier :
- Les coléoptères ne cohabitent pas entre espèces ;
- Les plus adaptés à leur environnement sont ceux qui survivent.
Les scarabées sont une espèce de coléoptères. Alors, les chercheurs décident d’enfermer deux couples de scarabées. Force est de constater que chaque couple tend à dévorer les œufs de l’autre couple avant de manger les leurs (dont ils sont d’ailleurs très friands en règle générale).
Première conclusion : les scarabées privilégient leurs semblables (en mangeant leurs ennemis) pour survivre.
L’homophilie et la recherche
Cette théorie se confirme quelques années plus tard grâce à deux économistes : George Akerlof et Pascal Michaillat.
Ils font un autre constat sans appel : dans un processus de recherche, les chercheurs réputés qui ont une longue carrière, ont tendance à privilégier les plus jeunes chercheurs, lorsque ces derniers adhèrent initialement à leurs théories scientifiques.
Deuxième conclusion : l’homme est lui aussi capable de favoriser les idées et les personnes qui partagent les mêmes idées, les mêmes valeurs.
Le syndrome du scarabée en entreprise
Et si ce syndrome s’applique au monde de la recherche scientifique, il est tout naturel qu’il s’applique également dans notre société, au quotidien, et particulièrement dans le monde du travail.
Le syndrome du scarabée, en entreprise, se définit comme la tendance des décideurs (directeurs, managers, recruteurs) à favoriser des collaborateurs qui leur ressemblent. Cela signifie qu’ils vont parfois proposer une promotion, offrir une prime, une augmentation, donner l’opportunité d’une évolution, à un salarié qui partage les mêmes valeurs, les mêmes idées, les mêmes passions, la même vision de la vie.
Evidemment, ce biais cognitif demeure injuste si les décisions ne sont prises que sur la base de ce que l’on pourrait qualifier « d’affect« .
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