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12 décembre 2024

Un tunnelier nommé Virginie

Au cours du suivi pédagogique de Zoé Fouquet (59) une élève S6 en stage chez Razel-Bec, j’ai eu l’opportunité de visiter un tunnelier complètement assemblé en surface. C’est assez rare pour être souligné car en cours d’opération de forage un tunnelier ne se visite pas.


Ce tunnelier, baptisé quelques jours avant « Virginie » venait juste d’être déplacé après assemblage sur les 650 mètres d’une rampe pour l’amener face au tympan de démarrage de l’excavation.

Une opération impressionnante pour cette machine géante de 1 500 tonnes et 120 mètres de long, et un véritable défi technique relevé par les équipes de Razel-Bec.

Ce tunnelier va creuser une partie du tunnel de la nouvelle ligne 17 du métro sur 6,2 km depuis la station terminus du Mesnil-Amelot jusqu’au parc des expositions de Villepinte en passant sous les pistes de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle.

Un tunnelier c’est de l’avant vers l’arrière :

•         Une roue de coupe équipée d’outils de coupe pour creuser le sol (1). La roue de coupe travaille sous une pression pouvant atteindre 3 bars pour assurer la stabilité du terrain et éviter les fontis ( affaissements de terrain ) qui peuvent remonter jusqu’à la surface. Un mélange d’eau et de mousse est injecté pendant le forage pour faciliter la sortie des déblais.

•         Une chambre d’excavation (2)

•         Un bouclier équipé de 13 moteurs électriques (3) pour faire tourner la roue de coupe ainsi que des vérins de poussée (4) pour appliquer une force - qui peut être différente entre la droite et la gauche, le haut et le bas - sur la face d’appui des anneaux en béton  et permettre ainsi de diriger le tunnelier et suivre une trajectoire. Une vis d’Archimède (5) pour extraire les terres broyées.

•         Un érecteur qui permet de poser les anneaux en béton, à l’intérieur d’une jupe métallique, qui composeront la paroi du tunnel. La préhension des voussoirs se fait à l’aide d’un système à ventouses.

•         Un train suiveur sur lequel se trouve notamment le poste de pilotage et tous les  matériels et équipements pour assurer la logistique tel que l’acheminement des voussoirs (7), l’extension des réseaux électriques et d’eau...

•         Un convoyeur pour évacuer les gravats (6).

L’avancement du tunnelier se fait par passe de 2m ( longueur d’un anneau de voussoirs en béton ) durant laquelle il faut :

-         Maintenir une pression à l’avant du tunnelier, pouvant aller jusqu’à 3 bars, afin d’éviter entre autres les tassements de surface,

-         Maintenir une étanchéité entre le tunnelier et les anneaux en béton,

-         Injecter un mortier ( sable, ciment, adjuvants et eau ) pour combler l’espace fonctionnel entre l’extrados des voussoirs (secteur de l’anneau en béton) et le terrain.

-         Extraire les déblais ( à l’aide de la vis d’Archimède ) et les transporter par l’intermédiaire du convoyeur jusqu’à l’extérieur,

-         Une fois les 2 m de tunnel creusés (excavés) il faut poser les voussoirs et constituer ainsi un anneau en béton sur lequel viendront s’appuyer les vérins de poussée pour creuser la passe suivante.

 Au fur et à mesure de l’avancée du tunnelier il faut bien évidement rallonger toutes les alimentations (électriques, eau, …) et évacuations (tapis convoyeur pour les déblais,…) 

Une fois le tunnel creusé le tunnelier est démonté et après une révision peut repartir pour de nouvelles aventures.

Je remercie toute l’équipe Razel-Bec de m’avoir permis de visiter cette machinerie impressionnante sans oublier Pascal Baraté, Directeur des travaux souterrains (25ème)

 

Alain Bordas (17ème) relecture par Pascal Baraté (25ème)

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