Reconversion : 6 questions à se poser avant de devenir entrepreneur
Reconversion : 6 questions à se poser avant de devenir entrepreneur
La période actuelle est propice au questionnement sur son avenir professionnel. Souvent en quête de sens, certains salariés envisagent de se tourner vers l'entrepreneuriat.
Ancien salarié, vous rêvez de devenir entrepreneur ? Avant de sauter le pas et de créer votre propre entreprise, voici six questions délicates…
Dans la période actuelle de crise sanitaire, cette perspective d'insécurité effraie beaucoup de salariés tentés par l'aventure entrepreneuriale. Pour Amandine Ruas, coach en reconversion et fondatrice de BeYouBestSelf, « pour entreprendre, il faut travailler son rapport au besoin de sécurité et apprendre à gérer son anxiété ».
Ce rapport à sa propre sécurité et à celle de son foyer peut vite changer si l'on engrange rapidement du chiffre d'affaires. Mais lorsque le produit ou le service est encore dans les cartons et qu'on recherche des fonds, Isabelle Cham, qui accompagne de nombreuses reconversions , recommande de « vendre du service ou du conseil en développement ».
#2. Qu'ai-je envie de proposer et pourquoi ?
Se lancer dans l'entrepreneuriat implique aussi d'écouter et d'affiner ses propres convictions. L'objectif ? Tester sa détermination et les valeurs de l'entreprise que l'on va porter. « Cette période de forte rupture est une très belle opportunité pour se lancer », rassure l'entrepreneuse Isabelle Cham.
Le choix du secteur d'activité et du produit ou du service doit être mûrement réfléchi. « Comprendre pourquoi on veut proposer une offre et quel en est le sens, derrière, aide à déterminer la façon dont on va la commercialiser. En fonction de la finalité d'un business, on ne va pas s'attaquer à la même cible et se faire connaître de la même manière », souligne Amandine Ruas. Travailler ses convictions suppose de jeter un oeil sur ce que propose déjà la concurrence et, ensuite, de se confronter à sa cible. Parler de son idée à son entourage peut être une première étape pour obtenir des avis et affiner son idée.
#3. Puis-je me remettre en question ?
Etre entrepreneur nécessite d'anticiper et de se projeter, sans pour autant être figé dans son projet. Pas si facile de se remettre en question quand on a occupé le même poste comme salarié pendant dix ou quinze ans… mais crucial, que ce soit pour saisir des opportunités ou pour se relever d'échecs.
« Il faut être capable de s'adapter au marché. Ce sont aussi les retours des clients qui font le produit », rappelle Isabelle Cham. Pour cette coach, la notion de remise en question renvoie aussi à la capacité de « surprendre » ses clients grâce à l'innovation ou à des « petites ruptures » au niveau du « marketing, de la communication ou du networking ».
#4. Quel est mon rapport à l'autonomie ?
Devenir entrepreneur, c'est devenir son propre manager. Il faut définir ses objectifs et gérer les coups durs, quand il y en a. « Etre entrepreneur consiste aussi à résoudre des problèmes. Il faut se motiver en permanence pour trouver des solutions », considère Isabelle Cham. D'où une familiarité recommandée avec l'autonomie. Cet aspect peut toutefois être travaillé dans le cadre d'un accompagnement.
#5. Suis-je à l'aise avec le réseautage ?
Aujourd'hui, entreprendre est indissociable d'une bonne communication. Construire son « personal branding » (marketing personnel) sur les réseaux sociaux, « pitcher » son projet devant de potentiels investisseurs et porter le storytelling de sa marque sont autant d'occasions d'aller au-devant des autres.
Des démarches pas forcément naturelles pour un salarié. « Il faut bien comprendre que l'entrepreneuriat n'est pas un métier, c'est une posture qui nous habite constamment. Dans le cercle familial, amical, on parle de ses convictions, de son marché… Cela déborde toujours du cadre professionnel. Il faut accepter cette idée », estime Isabelle Cham.
#6. Comment financer ma transition vers l'entrepreneuriat ?
Alléger au maximum ses contraintes financières personnelles est souhaitable avant de se lancer dans une création d'entreprise. Le manque de moyens ne doit pas être toutefois un frein au démarrage, affirment les deux coachs.
« C'est, bien sûr, plus confortable quand il y a un matelas, mais il est toujours possible de se lancer en prenant des risques mesurés et en s'organisant différemment », assure Amandine Ruas. Par exemple, dans la situation d'un parent vivant seul avec des enfants à charge et peu de moyens, elle recommanderait plutôt « une transition douce » consistant à « garder son job en faisant des tests en parallèle » ou à « passer à mi-temps ».
Source:Les Echos Entrepreneurs : Jonathan Grelier
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