Entretien avec JC PASQUIES
Jean Claude PASQUIES (6)
Merci Jean Claude de nous recevoir pour cet entretien.
Qu’est ce qui t’a poussé à faire l’ENIT de Tarbes ?
J’ai commencé mes études supérieures en 1967 par une année à la fac de Toulouse en math Physique.
Mais cette première année était aussi l’année 1968 où les études avaient été particulièrement perturbées et où je ne voyais pas réellement comment j’allais évoluer dans cet environnement incertain. Pierre Albac, ami d’enfance qui était à l’ENIT, m’a conseillé de faire une école d’ingénieur et plus particulièrement l’Ecole de Tarbes.
Tu es de la 6ème promo.
Sorti en juin 1972 j’ai fait un mois de service militaire interrompu pour une intervention chirurgicale suite à un accident de rugby à Beyrouth lors du voyage de promo.
As-tu eu des difficultés pour trouver ton premier job ?
Plusieurs propositions d’embauche se sont alors présentées et c’est celle de l’ENIT que j’ai retenue. Cette embauche contractuelle a été grandement facilitée par le stage en CFAO que j’avais fait à l’Arsenal de Tarbes chez Jean-Paul Martin (1ère promo).
Cela concernait un projet de recherche sur la création d’une banque de données techniques sur l’usinage ; cette recherche se faisait en collaboration avec la Direction Générale de l’armement, l’Arsenal et les grands constructeurs automobiles.
Tu as fait cela pendant combien de temps ?
Sous la responsabilité administrative de l’ENIT je travaillais pour l’ADEPA, Agence de la Production Automatisée sous tutelle du ministère de l’Armement.
Durant les 13 ans passés à l’ENIT, installé dans la villa, mon activité s’est progressivement orientée dans le transfert vers les PMI des technologies innovantes utilisées dans les grands groupes, et plus particulièrement la Commande Numérique et la CFAO.
Ce que je faisais pour les PMI je l’ai également fait pour les étudiants en assurant des cours de CFAO à l’ENIT.
Et Ensuite ?
En 1982 je suis directement embauché par l’Adepa (sous la tutelle alors du ministère de l’industrie). Puis en 1986, régionalisation oblige, je crée la Délégation Régionale de l’ADEPA, la petite équipe de 9 personnes migre alors de Tarbes à Toulouse Labège Innopole.
Tu as alors pris la direction du bureau toulousain ?
De 1986 à 2004 l’Agence régionale de l’ADEPA que je dirige, crée et anime un atelier de démonstration de technologies innovantes : usinage 5 axes, robotique, vision industrielle, informatique, équipements qui préfigurent ce que l’on appelle aujourd’hui l’Usine du Futur. Je participe avec les services de l’Etat (DIRECCTE) au développement des entreprises manufacturières, à la mise en place des équipements et des organisations innovantes par des actions de sensibilisations, de formations et d’accompagnements techniques et financiers.
As-tu été amené à intervenir hors de la région midi Pyrénées ?
Expert en transfert de technologies de production je suis amené à intervenir dans des congrès nationaux et internationaux : Bilbao, Madrid, Montréal, Québec, Mexico, Lausanne.
En 2004 le développement économique est devenu compétence des régions, et l’Adepa a cessé ses activités.
Et alors qu’as-tu fait ?
J’ai créé une activité de consultant indépendant de part ma connaissance des entreprises industrielles régionales.
Très vite en 2005 grâce à mon réseau j’ai été un des partenaires à l’origine de la création de SIANE le salon professionnel destiné aux entreprises de production mécanique à TOULOUSE dont la première édition a eu lieu en octobre 2005.
Je prépare aujourd’hui la 15° édition en tant que co-organisateur. J’assure maintenant les relations publiques et le transfert de technologies.
A noter que l’ENIT et l’ANIENIT participent depuis plusieurs années à SIANE et que leurs compétences professionnelles mais aussi conviviales sont unanimement reconnues par tous les acteurs impliqués.
Quel bilan tires-tu de ces quinze dernières années ?
D’abord une activité passionnante en tant qu’indépendant. J’ai pu assurer et maintenir des relations continues entre d’une part l’ensemble de l’offre productique, les concepteurs de l’innovation, les centres technologiques, les constructeurs d’équipements et d’autre part les entreprises de productions aussi bien les grands groupes qui veulent promouvoir un réseau de partenaires performants et les PMI qui cherchent à se développer.
De mes visites d’entreprises (plus de 1200) je tire quelques enseignements :
- Notre réelle connaissance des technologies de production nous rend crédibles auprès des interlocuteurs que ce soit des chefs d’entreprises, des cadres, des clients mais aussi et surtout auprès des personnes que nous avons à encadrer.
- On connait et on sait de quoi on parle.
- La curiosité professionnelle est une qualité indispensable pour anticiper les évolutions permanentes.
Le plus délicat n’est pas la technologie mais le management des hommes. Pour la plupart d’entre nous, nous avons appris sur le tas.
Dans notre formation initiale a l’ENIT il y a sûrement des choses de cet ordre à faire évoluer. Des témoignages et des débats avec les anciens pourraient contribuer à préparer l’entrée des jeunes ingénieurs dans la vie professionnelle.
Propos recueillis par M. Murat (6)
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