5 conseils pour réussir votre entretien annuel
En entreprise, l'entretien annuel d'évaluation consiste à faire le bilan de l'année écoulée et des objectifs à réaliser pour celle à venir. Un moment parfois redouté par les salariés. Voilà quelques conseils pour que cet échange entre manager et managé se déroule au mieux.
L'entretien annuel n'est pas imposé par la loi mais cette entrevue est devenue un passage obligé dans nombre d'entreprises. L'occasion pour elles d'évaluer les performances des salariés, de dresser un bilan avec les N +1 de ces derniers et de fixer les objectifs pour l'année à venir. « Un moment qui stresse beaucoup de salariés. Un peu comme le bulletin de notes qu'on reçoit, enfant, dans la boîte aux lettres », observe Karine Trioullier, consultante RH indépendante. Voici cinq conseils pour que cet entretien se passe au mieux.
1. Préparer un bilan factuel de l'année écoulée
L'entretien annuel démarre généralement par un bilan de l'année passée. Pour ce faire, parcourez votre descriptif de poste. Si vous êtes dans l'entreprise depuis plus d'un an, regardez également votre précédent bilan annuel, dans lequel figuraient vos objectifs pour l'année à venir.
L'idée est d'être « factuel et honnête sur le travail accompli », explique Marie-Hélène Agard, directrice senior chez Page Personnel. « Il ne faut pas survendre vos réalisations, ni les sous-estimer. » Pour cela, elle recommande de vous appuyer sur des données tangibles, avec des chiffres sur ce que vous avez réalisé, et ce que cela a apporté à l'entreprise. N'hésitez pas à souligner les moments ou missions durant lesquels vous êtes allés au-delà de ce qu'on vous demandait.
Faut-il passer sous silence les objectifs qui n'ont pas été atteints, les difficultés rencontrées, les frustrations ? Non. « L'idée est d'expliquer le contexte, sans vous chercher d'excuses, et d'analyser les points qui pourraient à l'avenir être améliorés », décrypte Karine Trioullier, connue sur TikTok sous le nom de @carrerkueen.
Pour faire ce bilan plus facilement, elle recommande de l'anticiper, en prenant des notes tout au long de l'année sur vos réussites et échecs. Car même si votre mémoire est bonne, pas sûr que vous souveniez précisément de ce qu'il s'est passé six mois plus tôt ! Si vous ne l'avez pas fait, un bon moyen reste de balayer votre calendrier de l'année. Certains événements ou réunions devraient vous rappeler au bon souvenir de vos réalisations.
2. Être au clair sur vos aspirations professionnelles
La deuxième partie de l'entretien consiste généralement à fixer les objectifs pour l'année à venir et à faire le point sur vos aspirations professionnelles. Vous aimeriez suivre une formation pour monter en compétences ? Exercer dans un autre service d'ici deux ans ? Devenir manager ? C'est le moment de le faire savoir.
Pour cela, préparez vos arguments. « Plus vous vous serez renseigné sur ce que vous visez, plus vous serez précis, et plus la discussion sera aisée », assure Karine Trioullier. Si vous convoitez un nouveau poste, « expliquez les compétences que vous avez pour y prétendre, celles qui vous manquent et sur quel dossier vous pourriez plancher pour les acquérir ».
3. Préparer votre argumentaire si vous voulez être augmenté
Vous estimez mériter une augmentation salariale ou une prime ? Préparez vos arguments pour le justifier, notamment en vous appuyant sur ce vous avez réalisé. « Allez également voir les enquêtes de rémunérations dans votre secteur et dans votre région, pour savoir si votre salaire est en phase avec le marché », conseille Karine Trioullier.
Et si votre N + 1 vous répond que c'est mal engagé ? « N'hésitez pas à lui demander ce qu'il attend de vous qui permettrait d'avoir une augmentation et quand est-ce que vous pourriez en rediscuter, recommande la spécialiste des ressources humaines. Si tout semble bloqué, c'est le signe qu'il est peut-être temps pour vous de prospecter ailleurs ! »
D'après elle, il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'attendre l'entretien annuel pour demander à voir votre gratification revalorisée. « Si vous accomplissez quelque chose qui d'après vous mérite d'être valorisé, c'est beaucoup plus efficace de négocier sur le coup plutôt que des mois plus tard. Et l'entretien annuel n'est pas forcément le moment le plus stratégique car c'est celui où tout le monde demande une augmentation… »
4. Être ouvert à la discussion
L'entretien annuel est un échange, où le salarié fait un point sur son travail, et où le manager lui donne son feedfack. Il arrive que le collaborateur essuie des reproches lors de cette discussion. Pour Marie-Hélène Agard, il est primordial de ne pas se braquer : « Il ne faut pas réagir sous le coup de l'émotion. Gardez une certaine distance professionnelle, soyez ouvert à la discussion et à l'écoute. » Et Karine Trioullier d'ajouter : « Vous n'êtes pas obligé d'être d'accord avec lui mais essayez de comprendre. N'hésitez pas à lui demander ce qu'il aurait aimé que vous fassiez autrement. »
5. Être honnête
Tous les sujets peuvent-ils être mis sur la table en entretien annuel ? « Oui, à condition que ce soit dit avec tact » pour Marie-Hélène Agard. Vous êtes en désaccord avec une décision ? Estimez que le management de votre supérieur est perfectible ? Ça se discute, « mais si on critique quelque chose, il faut être force de proposition pour apporter des solutions », souligne l'experte.
Si l'on a des relations tendues avec des collègues pour des raisons organisationnelles, Karine Trioullier préconise d'en parler mais ne pas en faire une affaire personnelle. « Plutôt que de donner des noms, parlez des fonctions. Vous pouvez expliquer que vous avez essayé de mettre ci et ça en place, que ça ne porte pas ses fruits et que vous avez besoin de conseils. L'idée est de montrer que si quelqu'un d'autre était à notre poste, ce serait le même problème. »
Votre manager n'est pas un grand communicant et vous aimeriez ne pas avoir à attendre un an pour apprendre qu'il a apprécié ceci, mais qu'il vous reproche cela ? « Vous pouvez lui suggérer de faire des points plus réguliers, de manière informelle, par exemple 15-20 minutes tous les trois mois », indique Karine Trioullier.
Par Chloé Marriault
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