Il l’a fait ! Bravo Alexandre (29)
Aucun coureur n’aura cette année encore réussi à terminer The Barkley Marathons, l’une des épreuves pédestres les plus extrêmes qu'il soit au monde. Organisée dans le parc d’État de Frozen Head à Wartburg, dans le Tennessee, cette course équivalente à 5 marathons consécutifs ne compte que 15 finalistes en trente six ans d’existence. Retour sur cet événement qui a tenu Alexandre Ricaud (29) en haleine et restera gravé dans sa mémoire.
A la surprise générale, mardi 8 mars, l’organisateur de la course l’américain Gary Cantrell surnommé Laz, a lancé le départ de la Barkley, non pas en pleine nuit, comme souvent, mais vers 8 heures du matin.
Au programme : une course d’endurance doublée d’une course d’orientation et 60 heures maximum pour venir à bout des cinq boucles de 20 miles (32 km), pimentées de 20 000 mètres de dénivelé pour les 39 participants, sélectionnés sur la base d’une lettre de motivation parmi des milliers de candidatures.
Parmi ces heureux élus, il y a Alexandre Ricaud ingénieur ENIT travaillant chez Airbus, Innovation & Patent Management.
“Quand il y a une volonté il y a un chemin” dit l’adage, ce pourrait être le moto qui fait courir Alexandre, aller taper dans des ressources inexplorées, connaître les limites de son corps, sortir de sa zone de confort, s’affranchir de ses croyances limitantes et prendre un shoot d’adrénaline au passage.
“On dit souvent que la Barkley est un problème à résoudre avec plusieurs paramètres. C'est ce que je pense aussi.”
Alexandre s'entraîne d’arrache pieds depuis 6 ans pour cette course. Lors de sa première venue à Frozen Head comme caméraman, il a été fasciné par cette épreuve et aussi intrigué par le fait que seuls certains coureurs pouvaient affronter ce que certains appellent le "monstre". Il a recréé un parcours semblable chez lui dans son piémont pyrénéen et rêve d’en être !
Ce mardi 8 mars, le rêve est enfin devenu réalité. La course commence pour lui, l'unique "virgin" français, dans des conditions idéales. Il fait doux, il ne pleut pas.
En plus, ils sont partis tôt le matin, avec donc l'opportunité de faire le premier parcours de jour. Ce qui est une aubaine pour le petit nouveau ! Pour arriver au bout, il faut aussi trouver les livres cachés sur le parcours (9 à 11) et arracher la page correspondant à son numéro de dossard.
“On trouve le premier livre facilement, nous raconte Alexandre, c'est une satisfaction d'arracher ma toute première page d'un bouquin de la Barkley !
Je crois me rappeler que le titre improbable est "Great expectation" ("De grandes ambitions").Je suis un peu euphorique car mon plan se déroule sans accroc. Je jubile déjà à l'idée de boucler mon premier tour en moins de 13h20.”
Chercher les livres, braver les intempéries, affronter des pourcentages de pentes monstrueuses, des descentes périlleuses, tout ça dans la nuit éclairée à la lampe frontale peut relever du cauchemar pour les non avertis. Le vent et la pluie glaciale sur cette crête sont rudes et peu à peu, toute la tenue d’Alexandre s'imbibe d'eau. Congelé et en état limite d'hypothermie, il se voit contraint d’abandonner.
Après quelques mots de réconfort, Laz lui dit qu'il a une petite musique pour lui. C'est la sonnerie aux morts avec le clairon. Chacun aura droit à la sienne cette année.
“Je n'ai pas atteint l'objectif que je m'étais fixé et c'est donc une déception et une frustration. C'est assez classique sur la Barkley car elle est conçue pour briser tes rêves."
Avant de quitter les lieux, Laz n’a d'ailleurs pas manqué de le chambrer et lui demande s’il est partant pour une nouvelle édition dans l’avenir.
“Terminer la Barkley est bien sûr hors d'atteinte pour moi mais avec l'expérience acquise cette année je me crois capable d'atteindre mon objectif initial. L'espoir fait vivre comme on dit.”
Gary Cantrell "Laz" et Alexandre Ricaud
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Quelle expérience
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