Histoire de Vie : Arnaud EVRARD
Arnaud Evrard (41ème promotion)
Bonjour Arnaud EVRARD, après une Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles (CPGE), qu’est ce qui t’as poussé à intégrer l’ENIT de Tarbes ?
Durant ma première année de CPGE j’ai eu l’opportunité de passer quelques concours dont celui de l’ENAC pour devenir pilote. Après avoir passé de multiples épreuves ‘tant bien que mal’ je me suis fait recaler en anglais, à l’oral, ayant obtenu 9 points là où il en fallait un minimum de 11… J’ai compris après ça que les concours ce n’était pas pour moi.
Quasiment en même temps j’ai reçu un courrier de l’ENIT qui démarchait (je ne sais pas sur quelle base, mais je trouve l’approche vraiment bien) des étudiant en première année de prépa pour intégrer l’école en S2* (ce qui signifiait quand même perdre 6 mois dans le cursus). J’ai donc regardé attentivement la proposition car je voulais me rapprocher des Pyrénées où j’ai appris à skier dans mon enfance. Etant plutôt bien placé dans ma prépa j’ai pris le temps de me renseigner sur l’école et j’ai demandé à mon grand-père, ancien directeur de l’Institut de Soudure, s’il avait des connaissances qui venaient de ce cursus. Il m’a fait rencontrer Jean-Jacques LESTRADE (9e promotion) qu'il avait eu comme élève à l'ESSA.
C'est Jean-Jacques qui a fini de me convaincre.
Tu es de la 41ème promotion, sorti en 2009. As-tu eu des difficultés pour trouver ton premier job ?
J’ai fait mon stage de fin d’études aux USA à Seattle chez Labinal pour Boeing.
L’aéronautique était donc un axe principal de mon CV. En rentrant des USA en Mars 2009 j’ai passé 2 mois à chercher un job dans un contexte un peu compliqué… Rapidement les SSII sont venues me faire des propositions d’embauche sans mission et puis au bout d’un troisième mois j’ai eu une proposition de CIMPA, toujours intégré au groupe AIRBUS à l’époque, qui me plaisait techniquement… le problème c’est qu’il ne pouvait pas m’embaucher en direct.
Donc ils m’ont fait recruter par une SSII de rang 3 GESER BEST, et pendant 2 ans j’ai été en charge de l’amélioration de la gestion des outils coupant de l’usine de SAINT-ELOI d’Airbus. Une superbe usine avec des quantités de chose à faire. A l’époque j’ai croisé le chemin de nombreux ENISARDS, à commencer par Michel GALINIER et Daniel VALAT pour la gestion des post traitement des machines-outils, ou encore Sebastien BORIA qui travaillait sur les moyens de mesure de l’usine et bien d’autres. Bernard LAVERGNE, le patron de SAINT-ELOI à cette époque, était également un ENIT. Après ces 2 années, finalement, je me suis fait recruter directement par Airbus.
Comment s’est passé ce transfert vers ton client finalement?
En fait, très simplement. J’avais une excellente relation avec le patron de l’agence de GESER BEST, et il n’a posé aucun problème. Je crois que c’est CIMPA qui a le plus fait la grimace. Mais j’ai proposé à 3 amis mon poste que j’ai pu vraiment détaillé et c’est Guillaume MORISSON, de ma promotion, qui voulait venir dans le sud qui a pris le job.
Mon futur ex-employeur était super content, et Guillaume n’a pas été trop trompé sur la marchandise enfin au début j’espère;-)
Pour ce qui me concerne, j’ai eu la chance d’avoir un poste au Manufacturing Engineering de l’usine sur le développement d’une machine de perçage orbital. De par cette position j’étais dans un groupe de travail transnational : j’ai donc pu visiter tous les sites de production de l’entreprise et j’ai pu voir tout le schéma industriel. Une vraie aventure !
Tu as été jeune membre du Bureau de l’ANIENIT ? Comment as-tu fait ce choix ?
Le fait que rapidement, dans mon environnement professionnel, j’ai été mis en relation avec des ENIT, m’a permis de comprendre que par ce réseau « cool » on accueillait les gens plus facilement !
Michel et Sebastien, par exemple, m’ont rapidement proposé d’aller au repas du vendredi du Groupe Toulousain… Là j’ai vu que les gens passaient du bon temps, même s’il vrai je me sentais un peu seul et que j’ai trouvé difficile de se faire une place au milieu des ‘anciens’. Mais il y a eu Michel, Sebastien, « Marlo » et Christian GARRIGUE à côté de qui j’étais souvent et avec qui on parlait de plein de choses. « Marlo » m’a passionné et j’ai même été travailler avec lui ; c’était vraiment une super expérience !
Et puis je me suis demandé pourquoi l’association des anciens élèves n’était pas si représentée… Je ne vais pas refaire l’histoire (que je ne connais même pas dans tous ses détails) mais j’ai pris contact avec Fred MATTUES qui avait fait l’ancien site internet… un passionné et ça a marché tout de suite ! On s’est vu souvent on a bien avancé ensemble et puis on a amorcé un changement dans le bureau avec Vincent RUIZ et Guy MONCHY.
Finalement c’est venu naturellement, de relation en relation, et surtout par l’envie de dire aux jeunes de ma génération que notre réseau il faut le construire et pas attendre ça de Facebook et LinkedIn. Il faut en être acteur si on veut qu’il serve à quelque chose. J’avais un objectif, raconter l’histoire, et j’ai pu le faire grâce à une superbe rencontre avec Jean-Paul MARTIN de la première promo dans le BIL 69 !
Merci Jean-Paul … l’histoire j’espère sera continuée par d’autres.
Et finalement tu es devenu président…
Ce n’était absolument pas prévu, ni imaginé ! De mémoire, Vincent a pris le rôle de président en 2011 pendant un an avec de vraies ambitions… et puis le dinosaure qu’est l’association a mis du temps à pouvoir traiter les sujets. Par obligation familiale Vincent n’a pas pu continuer et j’ai dit à Guy (sans qui l’association n’existerait plus je pense) qu’on ne pouvait pas revenir en arrière et donc j’ai pris le rôle de président avec son aide en vice-président.
Mon objectif en tant que président a été de tourner cette association vers les jeunes encore à l’école pour les inviter à la rejoindre le plus vite possible… Le résultat je ne sais pas s’il est visible dans les chiffres mais je sais qu’il l’est dans la réalité.
Au bout de 5 ans je ne voulais pas être accroché à mon rocher et j’ai donc essayé de trouver des gens intéressés et compétents pour vraiment transformer l’association. Et c’est avec un nouveau Bureau que Jean-Luc TAUPIAC et Alain AUBRON ont réussi à la dynamiser avec de nouvelles méthodes. Mon point dur aura été de démarrer seul, et au fil des années je n’ai pas réussi à assoir une équipe. Nous étions quelques individualités, mais pas une équipe.
A faire valider à Jean-luc et Alain avant je pense
Quelle satisfaction en tires-tu ?
Je ne sais pas si je peux parler de satisfaction… ce fut une aventure humaine géniale, pleine d’échanges. Je suis juste super content d’avoir pu aider une dizaine de personnes à trouver du boulot. Et puis finalement ce rôle m’a aussi permis d’évoluer dans AIRBUS, par mes rencontres … et surtout Michel BIANCO qui m’a connecté dans des réunions d’anciens et qui a fait de la pub à mon ex-manageur sans que je le sache. Plein de petites choses comme ça.
La première année où nous avons participé au SIANE, c’était en 2013, pour les 50 ans de l’ENIT. Pour l’organisation du salon nous devions exposer des pièces en provenance de L’usine Airbus de Saint-Eloi, le directeur des affaires industrielles d’Airbus s’y était engagé.
Ça bloquait et le patron du SIANE, Jean-Claude PASQUIES, m’avait contacté pour aider à débloquer la situation. J’ai donc creusé pour faire bouger et cela a bougé. Et le directeur des affaires industrielles qui cherchait un débrouillard m’a pris sous son aile.
En fait, selon moi, c’est ça qu’il faut voir dans un réseau : tu fais des choses sans forcément d’objectif mais le réseau lui s’en souvient !
As-tu suivi ton choix de carrière originel ?
Absolument pas… car je n’en ai pas. Et aujourd’hui, 10 ans après mon diplôme, j’ai toujours du mal à en avoir un, sujet qui commence à me poser des problèmes de choix.
Au fil du temps, je suis passé du manufacturing engineering à Chef de Projet outillage, puis je suis arrivé sur un poste aux affaires industrielles plus exposé mais peu opérationnel au regard du produit, pour finalement atterrir il y a un an et demi sur un poste au planning du programme A350 proche de la production.
J’ai beaucoup surfé sur des opportunités et depuis 6 mois je réfléchis beaucoup plus à demain et surtout après demain. Ce n’est vraiment pas évident pour tout le monde de faire ce travail de projection… j’ai du mal à être dans une case et à me dire je serai un expert dans tel ou tel domaine. L’ENIT nous a appris à nous adapter et les entreprises, comme Airbus, nous pousse à être malléable.
Je pense qu’il faut réussir à s’asseoir sur des fondations dans un domaine pour pouvoir l’appliquer ailleurs. Je suis donc en plein accompagnement pour définir ce plan sans forcément me dire qu’il est figé pour les 30 prochaines années.
Merci Arnaud, un dernier mot peut-être pour les jeunes ?
OSEZ. Dans la vie professionnelle OSEZ prendre des opportunités qui s’offrent à vous.
0n ne sait pas de quoi demain sera fait, mais prenez conseil auprès de vos anciens, de votre famille, d’un mentor…
Dans votre réseau, OSEZ.
Il pourra être d’une grande aide et mais aussi une source d’épanouissement !
Tant que vous avez du temps c’est le meilleur moment pour le faire, plus tard il y aura la famille, les enfants, les postes à responsabilités…
Merci Michel !
Propos recueillis par M. Murat (6ème promotion)
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