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Salaire des cadres: ces métiers où les augmentations seront les plus fortes en 2020
Robert Walters publie jeudi son étude rémunération 2020 sur le salaire des cadres. Malgré les crises sociales des gilets jaunes et de la réforme des retraites, les perspectives restent toujours au beau fixe dans un contexte de quasi plein-emploi pour cette catégorie de salariés.
Par Marion Perroud le 23.01.2020 Challenges
En 2019, ils ont vu leurs cotisations salariales augmenter, sans pour autant forcément bénéficier de la prime Macron ou de la suppression de la taxe d'habitation. Les mieux payés sont par ailleurs dans le viseur des réformes de l'assurance chômage et des retraites. Pourtant, ils semblent rester quoi qu'il arrive d'indéfectibles optimistes à en croire la dernière étude rémunération de Robert Walters*, publiée ce jeudi 23 janvier. Et ce, alors même que la colère sociale gronde depuis des semaines -pour ne pas dire des mois- à travers l'Hexagone. "80% des cadres français ont confiance en l'avenir, c'est six points de plus que la moyenne européenne, souligne Antoine Morgaut, CEO des zones Europe, Moyen-Orient, Afrique et Amériques de Robert Walters. Il existe un décalage manifeste entre le discours ambiant anxiogène et ce que déclare cette catégorie de salariés."
Il faut dire que les cadres font figure d'ovni sur le marché du travail. Avec un taux de chômage qui se situe autour de 3-4%, ils se retrouvent en quasi situation de plein-emploi. Résultat ces dernières années, la plupart d'entre eux n'a eu non seulement aucune difficulté à changer d'emploi, mais a vu son salaire progresser de manière soutenue et constante. "En 2020 encore nous anticipons une poussée inflationniste des rémunérations des cadres de plus de 2% au niveau national, avec des pics de +6% à +15% pour des fonctions pénuriques", projette Antoine Morgaut. Pas étonnant, dès lors, que 73% des cadres interrogés par le cabinet de recrutement s'attendent à recevoir une augmentation de salaire en 2020.
Pénurie de talents et sous-staffing des équipes
Tous les cadres ne seront néanmoins pas servis de la même manière. "C'est une population globalement privilégiée, mais il existe des écarts notoires selon les secteurs, les fonctions ou encore les niveaux de spécialisations, nuance en effet Antoine Morgaut. Ainsi, certains profils très recherchés du juridique, de l'IT-digital -en particulier dans la sécurité informatique- ou encore de l'immobilier-construction devraient connaître des croissances à deux chiffres tant au niveau des volumes d'offres créées que des rémunérations." Et d'ajouter: "Même sur des fonctions dont certains annoncent la disparition depuis des années, la demande reste soutenue. C'est notamment le cas des agents d'exploitation bancaires, dont les profils restent en déficit". D'autres secteurs marquent néanmoins le pas côté rémunération des cadres. C'est notamment le cas de la grande consommation, de la pharmacie et du tourisme.
Dans ce contexte de plus en plus tendu, la guerre des talents sur les profils les plus qualifiés et spécialisés s'intensifie bel et bien, selon l'expert. "La preuve: alors qu'il y a 20 ans les entreprises auraient tout bonnement stoppé leurs recrutements pendant plusieurs mois, voire plusieurs années dans un contexte de crises successives comme nous le vivons actuellement (Brexit, gilets jaunes, grèves, guerre commerciale...), aujourd'hui elles s'inscrivent dans une logique de stop and go permanente. Elles suspendent facilement leurs embauches mais les relancent tout aussi rapidement sous la pression conjuguée de la pénurie de talents et du sous-staffing des équipes."
Ce qui pousse aussi les employeurs à s'adapter aussi bien sur les salaires, en faisant la part belle aux variables et bonus ("qui représentent désormais 15 à 20% des rémunérations des cadres aujourd'hui, contre 5% il y a quinze ans"), que sur divers avantages financiers et organisationnels (mutuelles, plan épargne retraite, télétravail, voiture de fonction...) pour rester attractives. "La qualité de vie au travail n'est plus un élément de différenciation, c'est devenu une obligation. Cela ne va plus attirer quelqu'un chez vous, mais en revanche ça va l'inciter à rester."
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