News
Le prochain choc pétrolier
Par Marc FIORENTINO
Oui, je sais.
Vous vous demandez de quoi je parle.
Un choc pétrolier ?
Alors que le pétrole est abondant et que son prix a même été, momentanément, négatif, il y a un an...
Le pétrole dont personne ne veut plus et qui bientôt va être inutile dans le nouveau monde écologique qui se prépare ?
Justement, c'est le problème.
Il faut donc sauver la planète.
(Presque) plus personne n'en doute.
Il faut accélérer la transition écologique.
Il faut investir massivement dans les énergies du futur.
Il faut pénaliser les industries polluantes.
Tout ça, c'est bien.
C'est la précipitation.
Changer le monde c'est une bonne intention.
Changer le monde rapidement c'est bien aussi.
Mais se précipiter pour le faire peut nous mener à un vrai problème, voire une catastrophe.
La finance devenue subitement "responsable" va progressivement blacklister les compagnies pétrolières qui continueront à extraire du pétrole et qui ne se seront pas converties entièrement aux énergies renouvelables.
Conséquence directe : les investissements dans le solaire, l'éolien et autres énergies renouvelables explosent.
Et les investissements dans l'exploitation pétrolière s'effondrent.
Les chiffres sont spectaculaires.
On ne va pas pouvoir se passer de pétrole avant un bon petit moment.
Et, surtout si on refuse le nucléaire, il faudra quelques décennies avant que les énergies renouvelables remplacent les énergies fossiles.
S'ouvre donc une période de transition qui va durer plusieurs décennies.
Une période de transition pendant laquelle le prix du pétrole peut s'envoler.
Le pétrole est déjà à son plus haut niveau depuis 3 ans.
Et sur les marchés, les options d'achat de pétrole au-dessus de 100 $ (un pari sur le fait que le pétrole passe au-dessus des 100 $) explosent.
C'est normal.
Les investissements dans l'extraction pétrolière sont tombés en 2020 à 330 milliards
Les investissements dans l'extraction pétrolière sont tombés en 2020 à 330 milliards de $, la moitié de 2014.
Et ces montants vont diminuer progressivement dans les années qui viennent.
Il n'y a pas de problème.
Malgré l'explosion de la consommation liée à la sortie de la crise sanitaire.
Il n'y a pas de problème, car les stocks accumulés pendant la pandémie sont encore pléthoriques.
Mais après ?
Après que les stocks se soient écoulés ?
JP Morgan prévoit un déficit d'investissement dans le secteur de 600 milliards de $ minimum d'ici 2030.
CETTE SITUATION POSE DEUX PROBLÈMES
1. Une potentielle hausse des cours du pétrole qui pourrait alimenter la hausse de l'inflation
2. Des tensions géopolitiques avec un Moyen-Orient qui deviendra à nouveau stratégique dans la période de transition entre le tout pétrole et le tout renouvelable.
Se hâter pour la transition écologique, c'est bien.
Se précipiter n'est pas une bonne idée.
2 Commentaires
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.