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Cadres seniors, voici les métiers où vous avez le plus de chances d'être recrutés

14 octobre 2020 Les Entreprises
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Parfois discriminés du fait de leur âge, les seniors peuvent aussi en faire un atout auprès des entreprises. Plusieurs experts de cabinets de recrutement dressent un panorama des postes qui recherchent des cadres expérimentés. Et livrent leurs conseils pour faire la différence.

À première vue, tous les voyants sont au vert pour les travailleurs cadres. D’après les données de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), leur taux de chômage devrait s’établir cette année à 3,5%, soit près de trois fois moins que celui de l’ensemble de la population active. Pour autant, tous ne sont pas armés de la même manière face à l’emploi. L’âge est, par exemple, un critère discriminant : ainsi, en 2017, L’Apec, toujours, publiait une étude qui démontrait que plus de la moitié des cadres qui avaient connu plus de trois années de chômage consécutives étaient âgés de plus de 50 ans.

Mais cette dégradation de l’emploi des cadres avec l’âge touche-t-elle tous les secteurs et métiers ? Certains sont-ils plus préservés que d’autres ? Pour avoir une vision exhaustive, nous nous sommes d’abord tourné vers l’Apec, qui dispose les données les plus complètes concernant cette catégorie spécifique d’actifs. Nous nous sommes malheureusement heurtés à un (gros) problème : les entreprises ne pouvant pas exiger un âge spécifique aux candidats pour leurs offres d’emploi, sous peine de tomber dans de la discrimination, il n’est pas possible d’isoler des annonces visant uniquement les seniors, dont nous avons restreint la définition aux 50 ans et plus, même si certaines entreprises choisissent un palier à 45 ans. De même, il n’existe pas d’études qui s’intéressent aux entreprises qui recrutent le plus de seniors.

Alors, pour tenter de dégager de grands enseignements, le mieux reste encore de se tourner vers les experts des principaux cabinets de recrutement en France. Que nous apprennent-ils ? Que, même si les choses ont plutôt évolué dans le bon sens ces dernières décennies, les seniors restent toujours un second choix pour certains employeurs. “Les entreprises sont dans une équation impossible : avoir des personnes avec de l’expérience et peu chères. Sauf que les seniors sont vus comme des gens qui coûtent”, témoigne Marlène Lettry, manager spécialisé dans le conseil et les ressources humaines au sein du cabinet de recrutement Hays. De son côté, Frédéric Benay, qui travaille pour PageGroup, un autre mastodonte du recrutement, estime que le jeune âge des chargés de recrutement des entreprises peut parfois expliquer qu’ils préfèrent recruter des candidats de leur propre classe d’âge plutôt que des seniors.

Et lorsque les entreprises font tout de même confiance à des candidats plus âgés, quels types de postes sont les plus concernés ? “C’est globalement sur l’ensemble des fonctions support de l’entreprise”, répond Virginie Foyard, senior manager chez Robert Half. Concrètement, cela va des “métiers de la finance et de la comptabilité, au contrôle de gestion, en passant par les gestionnaires paie, mais aussi des profils de responsable juridique, et quelques postes en ressources humaines”, continue-t-elle. Certains de ces postes sont spécialement conçus pour du management de transition, c’est-à-dire que le senior est embauché pour une mission courte. “Ce sont le plus souvent des CDD qui peuvent aller jusqu’à 18 mois, et débouchent de plus en plus sur des CDI”, ajoute Virginie Foyard.

Par ailleurs, et contrairement aux clichés, les profils plus âgés sont aussi très recherchés… dans le secteur du numérique. “J’ai été moi-même surpris. Puisque beaucoup des métiers de l’internet sont en tension, en situation de pénurie, les entreprises n’hésitent plus à élargir leur spectre d’âges (...). Ainsi, dans l’encadrement, les directeurs des systèmes d’information (DSI) sont très recherchés”, témoigne Jean-Pierre Baudinat, senior manager chez Robert Walters, un autre géant du recrutement. Mais attention, pour un secteur comme le numérique, qui évolue beaucoup, “il faudra que le senior se forme régulièrement pour rester à la pointe des dernières technologies mises sur le marché”, rappelle Frédéric Benay de PageGroup.

L’âge est aussi un critère qui “rassure” certains recruteurs reconnaît Jean-Pierre Baudinat de Robert Walters. “Certaines fonctions, comme celles de directeur administratif et financier (DAF) ou de directeur juridique, exigent une certaine expérience de la pratique. L’âge donne alors plus de légitimité auprès du recruteur”, synthétise-t-il. Face aux “juniors”, les “seniors” peuvent compter sur une “intelligence émotionnelle plus développée”, estime Virginie Foyard de Robert Half, “ ils sont reconnus par les entreprises comme plus sereins, plus posés”. Et quand on est dans la dernière partie de sa carrière professionnelle, on a aussi plus tendance à faire preuve de “loyauté” au travail, un avantage selon l’expert de PageGroup, alors que les juniors n’hésitent pas à changer d’entreprise tous les deux ou trois ans.

Source:Capital et management




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1 Commentaire

Patrice BREQUE (TARBES 14)
Il y a 3 ans
La loi passée il y a une dizaine d'années qui définit le senior comme un employé de plus de 45 ans ne facilite pas les choses car elle enferme dans une définition inutile sans préciser un statut ou valoriser cette position. À quoi ont donc pensé les députés, sénateurs et gouvernement avec cette loi ? Une anecdote : à peine la loi promulguée ma RH, sans en connaître le contenu, m?a transmis un courrier de ma mutuelle qui me proposait une formation pour apprendre à gérer ma seconde (dernière ?) partie de carrière... Le terme senior est assez négatif en France (sauf dans le sport ou c?est le top), contrairement à d?autres pays comme les USA ou l?Allemagne. Des témoignages ?

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